A nouveau attractif, le Brésil relève la tête
Au bénéfice de la plus importante entrée en bourse de ces 18 derniers mois, le pays profite par ailleurs de la hausse des cours des matières premières. Les exportations ont été diversifiées, notamment vers l’Asie
Ce fut la plus grande introduction en bourse depuis 18 mois dans le monde: Santander Brasil, filiale du groupe bancaire espagnol Santander, a levé l’équivalent de 8,3 milliards de francs la semaine dernière sur la bourse de São Paulo (Bovespa).
Signe, pour le président de la Bovespa, Edemir Pinto, de «l’attractivité du marché des capitaux brésilien pour les investisseurs étrangers».
Après avoir déserté le Brésil à cause de la crise, se défaisant de leurs actions pour couvrir les pertes sur les marchés développés, ces derniers font un retour en force qui explique largement la valorisation de plus de 70% de l’indice Ibovespa depuis janvier. Pas de risque de surchauffe pour autant, selon l’économiste Joaquim Eloi Cirne de Toledo. «La bourse ne fait que récupérer des pertes exagérées et reste en deçà de son pic de l’an dernier, explique-t-il. Dorénavant, les hausses seront forcément plus modérées.»
A l’origine de l’euphorie: la hausse du cours des matières premières exportées par les principales entreprises qui composent l’Ibovespa et la rapide sortie de crise de la première économie d’Amérique latine, qui n’a commencé à en sentir les effets qu’au dernier trimestre 2008.
Raillé pour avoir prédit que celle-ci n’aurait pas plus d’effet qu’un «clapotis» sur l’économie brésilienne, le président Lula est au jour d’hui soulagé.
Après six mois de récession, le PIB a progressé de 1,9% au second trimestre 2009 et devrait boucler l’année au-dessus de 0%. «Nous venions d’une croissance moyenne de 5% à l’an», rappelle Cirne de Toledo. Mais le Brésil devrait renouer avec un taux similaire dès l’an prochain, selon les prévisions.
Historiquement vulnérable aux chocs extérieurs, le pays s’en est bien mieux tiré cette fois. Notamment grâce à l’accumulation de 230 milliards de dollars de réserves internationales, de quoi couvrir largement les engagements extérieurs du pays. Ces réserves ont permis à la Banque centrale d’intervenir pour faire face au rétrécissement du crédit international. De plus, contrairement aux crises passées, le gouvernement n’a pas eu à relever le taux d’intérêt – qui est même passé à son plus bas niveau depuis les années 80 – ni à réduire les dépenses, au contraire.
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