mercredi, septembre 17, 2008

Lula a ramené les protagonistes de la crise bolivienne à la raison

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BOLIVIE Mercredi17 septembre 2008

Lula a ramené les protagonistes de la crise bolivienne à la raison

PAR CHANTAL RAYES, SÃO PAULO
Réunion des pays sud-américains qui soutiennent Evo Morales.

Le sommet de l'Unasur, bloc de douze pays sud-américains, qui s'est tenu lundi soir à Santiago du Chili pour tenter de trouver une solution à la crise bolivienne, confirme l'influence du Brésil dans une région où Washington a perdu du terrain. Ce sommet était le premier grand test de l'Unasur, créée l'an dernier pour approfondir l'intégration économique et politique de la région.

Les chefs d'Etat présents ont défendu l'intégrité territoriale de la Bolivie, rejeté toute tentative de «coup civil» de la part de l'opposition et réaffirmé la légitimité du gouvernement d'Evo Morales. Mais ils ont également appelé le président bolivien au dialogue avec ses opposants, en exigeant toutefois de ces derniers qu'ils évacuent au préalable les bâtiments publics occupés au fil des émeutes des dernières semaines. Cette modération de ton est à mettre au crédit du Brésil et du Chili, deux représentants de la gauche modérée du continent.

Selon le journal Folha de São Paulo, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a réussi à convaincre Evo Morales d'accepter ce qu'il avait rejeté quelques jours plus tôt: une médiation, qui sera menée par l'Unasur.

Double défi brésilien

Lula semble avoir relevé un double défi: ouvrir la voie à une facilitation du dialogue entre les parties au conflit bolivien - qui ont entamé des discussions à la veille du sommet - mais aussi contenir le président vénézuélien Hugo Chavez, qui avait menacé d'intervenir en cas de coup d'Etat contre son disciple Morales. Pour sauver le sommet, estimait une source diplomatique citée par le quotidien O Estado de São Paulo, il fallait également empêcher Hugo Chavez d'y imposer son discours de confrontation avec les Etats-Unis, accusés de conspirer contre Evo Morales. Or, le ministre chilien des Affaires étrangères, Alejandro Foxley, a écarté toute condamnation de Washington, une neutralité à laquelle là aussi le Brésil ne serait pas étranger.

La présidente chilienne Michelle Bachelet, qui a convoqué le sommet (son pays assure la présidence tournante de l'Unasur), tenait à ce que Lula y prenne part, en raison du poids politique du Brésil, le plus grand de la région, mais aussi de l'amitié qui le lie à Evo Morales.

Selon le journal O Globo, le président brésilien, qui était réticent, a fini par accepter pour faire contrepoids à son homologue vénézuélien, chef de la gauche radicale. Mais Lula a posé au préalable une condition: que cette réunion se tienne avec l'aval de son homologue bolivien et de son opposition pour ne pas être perçue comme une ingérence dans les affaires internes du pays voisin. A en juger par les déclarations d'opposants boliviens, qui appelaient de leurs vœux, dimanche, une médiation brésilienne, il a obtenu gain de cause. Même si, au début de la crise, le Brésil avait haussé le ton contre l'opposition, taxant ses actes de «terroristes».

• Le gouverneur de la petite région de Pando (nord), Leopoldo Fernandez, opposant au président Evo Morales, a été arrêté mardi par les forces armées. (AFP)



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