lundi, septembre 07, 2009

La France réarme le Brésil

AMÉRIQUE LATINE Lundi7 septembre 2009

La France réarme le Brésil

Nicolas Sarkozy, en visite à Brasilia, a vendu des hélicoptères et des sous-marins à Lula. Ce dernier pourrait ajouter 36 avions de chasse Rafale à ses emplettes

Le Brésil doit sceller ce lundi avec la France un accord militaire présenté comme le plus important de son histoire récente. Les contrats que signeront les présidents Luiz Inacio Lula da Silva et Nicolas Sarkozy, arrivé dimanche à Brasilia, portent sur l’achat de cinquante hélicoptères de transport Cougar, de quatre sous-marins Scorpène, ainsi que de la carcasse d’un sous-marin à propulsion nucléaire. Le tout sera produit au Brésil même et coûtera au pays 8,5 milliards d’euros (près de 13 milliards de francs). «Un montant nettement supérieur aux achats d’armement russe faits par le Venezuela ou encore aux accords opérationnels entre les Etats-Unis et la Colombie», commentait dans son édition dominicale le quotidien Folha de São Paulo.

La France a décroché le gros lot en consentant à transférer sa technologie, une exigence du Brésil pour réduire sa dépendance aux importations d’armement. Pour la même raison, elle pourrait décrocher un autre fabuleux marché, de 4,2 milliards de francs celui-ci, pour l’acquisition de 36 avions de chasse par l’armée de l’air brésilienne. Celle-ci n’a pas encore tranché entre les Rafale de Dassault, les Gripen du suédois Saab et les F/A-18 Super Hornet, de l’américain Boeing, mais dans une entrevue, jeudi dernier à l’AFP, le président Lula n’a pas caché sa préférence pour les premiers.

Disette depuis la dictature

Ces achats d’armement interviennent dans le cadre d’un rééquipement et d’une modernisation de l’arsenal des forces armées brésiliennes, condamnées à la disette depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985). Il ne s’agit pas que de protéger les énormes gisements de pétrole et de gaz découverts en haute mer ou d’éviter les incursions de narcotrafiquants et autres guérilleros en Amazonie. «Nous ne voulons attaquer personne mais dissuader les pays voisins de nous attaquer, analyse Geraldo Cavagnari, un expert du centre d’études stratégiques de l’Université de Campinas. Pour l’instant, il n’y a aucune menace concrète, mais le Brésil a tellement avancé ces dernières années que ça lui crée des ennemis parmi les pays pauvres de la région.»

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