Alors que le pétrole baisse, Hugo Chavez se prépare à un scrutin test
Le 23 novembre, les électeurs désigneront leurs maires et leurs gouverneurs. Pour l'heure, le recul du baril ne remet pas en cause la politique sociale. Mais l'insatisfaction monte.
«Si le prix du pétrole devait se stabiliser entre 80 et 90 dollars, ce serait plus que suffisant», assurait mi-octobre Hugo Chavez, alors que des inquiétudes sur la capacité de l'économie vénézuélienne à encaisser la baisse des cours commençaient à se faire jour. Problème: si la dégringolade des prix de l'or noir semble enrayée depuis un mois, le baril s'est stabilisé aux alentours de 60 dollars, loin de la fourchette visée par le président du Venezuela. Et bien en deçà du pic de 146 dollars atteint le 14 juillet dernier.
Dans ce contexte, de quelle marge de manœuvre dispose encore Hugo Chavez pour financer ses ambitieux programmes sociaux - les fameuses «missions» - et sa diplomatie pétrolière, les deux pivots de sa «révolution socialiste»? Le pétulant président et ses soutiens rappellent à l'envi que lorsqu'il prit les commandes du pays, en 1999, le baril ne valait pas plus de 7 dollars.
Monoproducteur
Mais l'expérience a démontré que le Venezuela avait du mal à s'adapter aux retournements de cycles. «Les maux de l'économie vénézuélienne, pays monoproducteur qui vit de la rente pétrolière, datent de bien avant Chavez, rappelle Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques à Paris. Le gouvernement Chavez est d'ailleurs né de cette incapacité.»
Cette fois encore, le ralentissement de l'économie est palpable. La croissance ne devrait plus atteindre que 2% l'an prochain selon le FMI, contre 6% cette année et 10% en moyenne les précédentes, tandis que l'inflation tutoie 40% en glissement annuel et que les pénuries (notamment en café) se font sentir sur les étals.
La question de la soutenabilité de la politique du président, dont plus de la moitié du budget est assuré par les recettes pétrolières, est d'autant plus prégnante que le 23 novembre prochain, les Vénézuéliens sont appelés à élire leurs maires et les gouverneurs des 23 Etats du pays. Local, ce scrutin n'en aura pas moins la valeur d'un test de popularité pour le président. Alors que la campagne bat son plein, ce dernier n'hésite pas à payer de sa personne pour soutenir les candidats de son bord. En routinier des écarts verbaux, il a traité de «cochon» et menacé d'emprisonnement une figure de l'opposition. La dernière fois que les électeurs s'étaient rendus aux urnes, en décembre 2007, ils avaient infligé un camouflet au président en rejetant le projet de réforme constitutionnelle qui devait étendre ses pouvoirs. Le pétrole était alors en phase ascendante.
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