dimanche, novembre 30, 2008

A la recherche des tropiques perdus

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CULTURE Dimanche30 novembre 2008

A la recherche des tropiques perdus

PAR ISABELLE RÜF
Le Genevois René Fuerst a connu une Amazonie préservée. Il en a rapporté les témoignages d'un équilibre disparu.

Essai. René Fuerst. Indiens d'Amazonie. Réminiscences d'un passé lointain. Editions 5 Continents, 136 p.

Ils bandent leur arc en direction de l'avion militaire qui survole leur village. Petites silhouettes noires et tremblées, ils sont l'incarnation même du refus. C'est cette image qui a donné à un petit Suisse le désir de rencontrer ces hommes. En 1946, René Fuerst avait 13 ans quand il a vu dans un illustré les premiers reportages sur les Xavante, un groupe indien du Haut-Xingu jusque-là réfractaire à tout contact. Un autre article relatait les tentatives des frères Villas Bôas pour approcher leurs voisins, les Kalapalo. La liberté menacée, l'insoumission, il y avait de quoi fasciner un garçon nourri de récits d'aventures. Ce rêve a déterminé toute sa vie.

En 1955, après un voyage initiatique au Sahara, le jeune homme s'envole de Rio pour Goiâna, pas très loin de l'actuelle Brasilia. Avec lui, un autre novice, l'ethnologue Gerhard Baer qui deviendra par la suite directeur du Musée d'ethnographie de Bâle. Ils sont chargés de réaliser un film et de constituer une collection d'objets usuels des Indiens du Haut-Xingu. 1955, c'est l'année où paraît Tristes Tropiques. «Campeurs, campez au Parana. Ou plutôt non, abstenez-vous», aurait pu y lire l'apprenti explorateur. Il n'aurait pas écouté ce conseil, l'Amazonie l'avait pris dans ses charmes. Il avait 22 ans, l'âge de l'explorateur Jean de Léry quand il affronta ses premiers Indiens, quatre siècles auparavant. Les vingt années suivantes, René Fuerst les consacra à parcourir le centre du Brésil, rapportant films, photographies et d'impeccables collections d'objets.

En 1975, il est déclaré interdit de séjour par la dictature militaire, suite à ses critiques de la politique indigéniste. Il devient alors conservateur au Musée d'ethnographie de Genève, chargé des collections océaniennes. Mais il gardera toujours l'Amazonie au cœur, militant au sein d'associations de défense des peuples indigènes. Aujourd'hui à la retraite, il distille ses archives en beaux livres: en 2006, paraît Xikrin. Hommes-oiseaux d'Amazonie, sur la plumasserie et les peintures corporelles d'un groupe particulièrement artiste. Indiens d'Amazonie, avec ses magnifiques photographies en noir et blanc, témoigne de sociétés aux techniques archaïques. Pêcheurs, cueilleurs, ces Indiens vivaient dans ce que l'anthropologue Marshall Sahlins appelle «âge de pierre, âge d'abondance»: un stade où les besoins élémentaires sont satisfaits sans trop de travail, laissant un large temps à la sociabilité.

C'est de cet équilibre que témoignent les images de René Fuerst. Un mode de vie qui demande de vastes espaces. Cernés par l'avancée des grands travaux forestiers, des entreprises agricoles, les Indiens n'ont cessé de voir se réduire leur territoire quand ils n'étaient pas simplement massacrés par des hommes de main. Mais aujourd'hui, constate René Fuerst, grâce à une politique gouvernementale désormais cohérente, les Indiens du Haut-Xingu s'en tirent «plutôt mieux que les autres»: dans leurs réserves, le nombre d'individus va croissant, alors qu'ils étaient au bord de l'extinction. Ils sont conscients de leurs droits, prêts à les défendre. Mais leur mode de vie a changé et les images des années 1950 témoignent d'un paradis perdu.



mercredi, novembre 26, 2008

Le parti d'Hugo Chavez remporte les élections dans la plupart des Etats

Le parti d'Hugo Chavez remporte les élections dans la plupart des Etats

ATS

Les partisans du président vénézuélien Hugo Chavez l'ont emporté dans la plupart des Etats lors des élections régionales et municipales de dimanche. Mais l'opposition s'est imposée dans certains grands centres, notamment dans la capitale Caracas.

Les élus du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) du président Hugo Chavez, dont la popularité reste très forte dix ans après son arrivée au pouvoir, sont arrivés en tête dans 17 des 22 Etats en lice, a annoncé le Conseil national électoral dimanche soir. Le taux de participation s'est monté à 65,45 %.

Les partisans du président ont enregistré des victoires dans trois Etats tenus depuis quatre ans par des dissidents du chavisme - Sucre, Guárico et Aragua - qui reviennent dans le giron présidentiel.

Résulats serrés

L'opposition a pour sa part remporté au moins quatre Etats, contre deux auparavant, notamment celui de Zulia, le plus riche et peuplé du pays, dans le nord-ouest, qu'elle tenait déjà. Elle est arrivée en tête dans l'Etat de Miranda, le deuxième le plus peuplé, et surtout dans la municipalité de Caracas, emportée contre toute attente par son candidat Antonio Ledezma.

Dans les deux derniers Etats, où les résultats sont trop serrés pour être proclamés selon la commission électorale nationale, l'opposition a revendiqué la victoire de justesse.

Ces résultats mitigés ont donné lieu à une bataille de déclarations, chaque camp cherchant à se présenter aux yeux de l'opinion publique comme le vainqueur du scrutin.

«Sauver Caracas»

«Une nouvelle étape commence», a déclaré Hugo Chavez peu après l'annonce des résultats. «Je veux féliciter les vainqueurs des partis d'opposition (...) Je les appelle à s'engager au plus haut niveau pour la démocratie. Espérons qu'ils dirigeront avec honnêteté, en respectant le gouvernement et les institutions», a-t-il affirmé.

Antonio Ledezma s'est pour sa part dit prêt à travailler de concert avec Chavez pour «sauver Caracas de l'anarchie». Il entend lutter contre la criminalité et améliorer les services publics, notamment la collecte des déchets.

Près de 17 millions de personnes étaient appelées à élire 22 gouverneurs, 328 maires et plusieurs centaines de conseillers régionaux et municipaux.

Pauvreté

Pour ce douzième scrutin depuis son élection en 1998, M. Chavez s'est pleinement investi dans la campagne. Il a réussi à éviter des sujets gênants pour ses partisans comme l'insécurité ou encore la vie trop chère dans ce pays où près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté en dépit de la rente pétrolière.

samedi, novembre 22, 2008

L'essence «verte» ou le grand test géopolitique des critères durables

ECONOMIE & FINANCE Samedi22 novembre 2008
L'essence «verte» ou le grand test géopolitique des critères durables

PAR PIERRE VEYA
Analyse.
La conférence de São Paulo sur les biocarburants, organisée à l'instigation du président Lula, est intéressante à plus d'un titre. Elle intervient au terme d'une très longue bataille entre «pro» et «anti» biocarburants, comme si les problèmes d'énergie pouvaient se résumer à un choix entre le bien et le mal. Mais cette conférence marque peut-être un tournant et sert les intérêts d'un Brésil fâché par les propos accusateurs des pays occidentaux. Et surtout, elle met en évidence les enjeux économiques et environnementaux de la bioénergie, devenue la scène d'un immense théâtre de négociations entre le Nord et le Sud sur l'usage des ressources vertes.

Les évidences. Tout le monde ou presque reconnaît que produire de l'énergie à partir de plantes nobles vouées à l'agriculture n'est pas une bonne solution. Un changement de cap se dessine, y compris aux Etats-Unis, premier producteur mondial de bioéthanol (pour l'essentiel à partir de maïs). Si le nouveau président Barack Obama est un farouche défenseur des planteurs de maïs du Midwest, on s'attend à ce que les subventions soient progressivement redirigées vers les technologies de seconde génération qui utilisent les déchets comme matière première ou des plantes spécifiques dédiées à l'énergie comme le switchgrass, l'équivalent du roseau de Chine européen. En revanche, tout montre quel le Brésil continuera d'exploiter la canne à sucre dont le bilan énergétique et environnemental est favorable. L'Afrique et une partie de l'Asie s'engagent dans une voie comparable et cherchent à valoriser d'énormes surfaces qui se prêteraient bien au développement de la bioénergie, d'autant que ces régions redoutent la prochaine flambée des prix des énergies fossiles.

Les risques. Le conflit «nourriture contre énergie» n'est pas prêt de s'apaiser. L'explosion des prix agricoles a été attribuée aux agrocarburants. Des études sérieuses menées depuis permettent de fortement nuancer ce verdict. L'influence des biocarburants sur le niveau des prix a été en réalité bien inférieure à celle du prix du pétrole, des intrants et aux changements de comportements alimentaires des populations en Asie. Le Brésil a donc raison lorsqu'il déclare que les biocarburants ne sont pas responsables des pénuries alimentaires! Et contrairement aux clichés véhiculés dans les médias, si les Américains ont bien utilisé plus du tiers de leur maïs pour produire de l'essence verte, leurs exportations de denrées alimentaires se sont accrues d'autant. A São Paulo, la FAO s'est d'ailleurs montrée rassurante, en affirmant «qu'il y aura suffisamment d'espace sur la terre pour la production de biocarburants, si l'on tient compte de l'addition de 5% de biodiesel et de 10% d'éthanol dans les combustibles dérivés du pétrole en moyenne dans le monde». Au-delà de ces objectifs, le monde doit envisager une production découplée des terres arables. Concrètement, les experts sont unanimes pour plaider l'adoption de critères durables qui réservent les meilleures terres agricoles à l'alimentation et protègent les forêts tropicales des cultures intensives.

A São Paulo, la Suisse a défendu son ordonnance exigeant une certification sur l'origine des biocarburants; l'Europe vient d'adopter une directive qui devrait bannir les mauvaises pratiques. Dans plusieurs revues scientifiques, les chercheurs américains plaident pour que les critères durables soient également étendus aux biocarburants de seconde et troisième générations (cellulosiques, algues, etc.). Ils anticipent, à raison, une plus grande intensification des sols et une pression accrue sur les massifs forestiers. Si le monde n'a pas été capable de gérer les ressources fossiles, il est souhaitable qu'il maîtrise mieux le potentiel de la biomasse. L'adoption de labels et certificats d'origine qui, concilie développement et écologie, mettra à coup sûr à rude épreuve les accords de libre-échange négociés devant l'OMC. Les pays en développement, et en particulier le Brésil, la future première puissance agricole du monde, craignent que ces critères durables ne soient qu'un prétexte à de nouvelles mesures protectionnistes. D'ailleurs, à São Paulo, le commissaire à l'Energie européen, Andris Piebalgs, s'est empressé de préciser que la nouvelle directive de Bruxelles sur les sources renouvelables d'énergie ne visait pas les importations d'éthanol brésilien. Le Brésil semble en douter. Il faut s'attendre à ce qu'il monnaie sa future participation à «Kyoto II» selon le sort qu'on réservera à sa production d'essence verte.

Les espoirs. Le flot de subsides versés par les Etats-Unis et l'Europe dans la filière des biocarburants aura eu un mérite. La recherche sur les biocarburants de seconde et troisième génération avance à grands pas et les premières usines sont opérationnelles. La crise financière risque toutefois de porter un coup sévère aux investissements dans les grandes infrastructures. Ici aussi, le «Yes, we can» de Barack Obama sera décisif. Car les filières de la bioénergie pourraient bien vivre un hiver comparable à celui que traversa l'énergie solaire au début des années 80.



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lundi, novembre 17, 2008

Les pays du Sud sont enfin invités à la table des grands

Les pays du Sud sont enfin invités à la table des grands

La Chine, l'Inde et le Brésil restent toutefois des pays très pauvres.

«Nous parlons du G20 parce que le G8 ne fait plus aucun sens, a déclaré le président brésilien Lula da Silva à l'issue de la réunion au sommet de samedi. La participation des pays émergents dans une telle instance était inimaginable il y a encore six mois.»

Pour son homologue indien Manmohan Singh, cette réunion est la preuve que la crise actuelle requiert une réponse mondiale. «Les pays qui étaient écartés de la prise des décisions dans le passé doivent être écoutés à l'avenir», a-t-il aussi déclaré à Washington. Pour le président chinois, Hu Jintao, il n'y aura pas de solution à la crise sans qu'il y ait des actions concertées des pays industrialisés et pays émergents. «Notre plan de relance de 566 milliards de dollars, annoncé il y a dix jours, aura des répercussions dans l'ensemble de l'économie mondiale», a-t-il fait remarquer.

Ce n'est pas la première fois que des pays émergents se mettent à la table des grands. Depuis quelques années, certains chefs d'Etat du Sud étaient invités à l'une des séances des rencontres annuelles du G8. Une invitation pour avoir bonne conscience, disaient les critiques. Notamment le président sénégalais Abdulaye Wade, qui, pas plus tard qu'en juillet, dénonçait les promesses répétées et vides du G8.

Désormais, de nombreux pays en développement apparaissent comme des partenaires économiques stratégiques. L'Inde, la Chine, le Brésil et d'autres représentent des marchés lucratifs pour les exportations américaines et européennes. Mais ils détiennent aussi des milliards d'excédents qu'ils utilisent à financer les économies occidentales. Les pays émergents sont aussi appelés au secours du Fonds monétaire international qui ne dispose que de 250 milliards de dollars, une somme insuffisante si plusieurs pays en difficulté viennent frapper simultanément à sa porte. C'est grâce à cette nouvelle force que les pays émergents revendiquent une meilleure représentation au sein des instances internationales.

Il n'empêche. Les pays émergents sont très loin de rattraper les pays riches. Le revenu par habitant d'un Indien n'est que de 3452 dollars par année, contre 41890 dollars pour un Américain. Selon la Banque mondiale, plus de 300 millions d'Indiens vivent avec moins d'un dollar par jour.

mercredi, novembre 12, 2008

Alors que le pétrole baisse, Hugo Chavez se prépare à un scrutin test

Alors que le pétrole baisse, Hugo Chavez se prépare à un scrutin test

Le 23 novembre, les électeurs désigneront leurs maires et leurs gouverneurs. Pour l'heure, le recul du baril ne remet pas en cause la politique sociale. Mais l'insatisfaction monte.

«Si le prix du pétrole devait se stabiliser entre 80 et 90 dollars, ce serait plus que suffisant», assurait mi-octobre Hugo Chavez, alors que des inquiétudes sur la capacité de l'économie vénézuélienne à encaisser la baisse des cours commençaient à se faire jour. Problème: si la dégringolade des prix de l'or noir semble enrayée depuis un mois, le baril s'est stabilisé aux alentours de 60 dollars, loin de la fourchette visée par le président du Venezuela. Et bien en deçà du pic de 146 dollars atteint le 14 juillet dernier.

Dans ce contexte, de quelle marge de manœuvre dispose encore Hugo Chavez pour financer ses ambitieux programmes sociaux - les fameuses «missions» - et sa diplomatie pétrolière, les deux pivots de sa «révolution socialiste»? Le pétulant président et ses soutiens rappellent à l'envi que lorsqu'il prit les commandes du pays, en 1999, le baril ne valait pas plus de 7 dollars.

Monoproducteur

Mais l'expérience a démontré que le Venezuela avait du mal à s'adapter aux retournements de cycles. «Les maux de l'économie vénézuélienne, pays monoproducteur qui vit de la rente pétrolière, datent de bien avant Chavez, rappelle Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques à Paris. Le gouvernement Chavez est d'ailleurs né de cette incapacité.»

Cette fois encore, le ralentissement de l'économie est palpable. La croissance ne devrait plus atteindre que 2% l'an prochain selon le FMI, contre 6% cette année et 10% en moyenne les précédentes, tandis que l'inflation tutoie 40% en glissement annuel et que les pénuries (notamment en café) se font sentir sur les étals.

La question de la soutenabilité de la politique du président, dont plus de la moitié du budget est assuré par les recettes pétrolières, est d'autant plus prégnante que le 23 novembre prochain, les Vénézuéliens sont appelés à élire leurs maires et les gouverneurs des 23 Etats du pays. Local, ce scrutin n'en aura pas moins la valeur d'un test de popularité pour le président. Alors que la campagne bat son plein, ce dernier n'hésite pas à payer de sa personne pour soutenir les candidats de son bord. En routinier des écarts verbaux, il a traité de «cochon» et menacé d'emprisonnement une figure de l'opposition. La dernière fois que les électeurs s'étaient rendus aux urnes, en décembre 2007, ils avaient infligé un camouflet au président en rejetant le projet de réforme constitutionnelle qui devait étendre ses pouvoirs. Le pétrole était alors en phase ascendante.

mardi, novembre 11, 2008

Caracas attend le frère russe Medvedev

Caracas attend le frère russe Medvedev

Vincent Taillefumier

Le chef du Kremlin a entamé une tournée dans l'arrière-cour américaine. Il sera reçu ce mercredi par le président Chavez.

Presque vingt ans après l'effondrement de l'Union soviétique et le lâchage de Cuba, la Russie revient «en Amérique latine pour toujours». La promesse, lancée le mois dernier par le Ministère russe des affaires étrangères, a été directement assumée par le président Dmitri Medvedev, qui a entamé lundi sur le continent une tournée inédite, qui doit le mener à quelques encablures des eaux américaines.

L'étape la plus controversée se déroulera ce mercredi, chez le socialiste vénézuélien Hugo Chavez, héraut anti-américain. Première de ce niveau dans l'histoire des deux pays, la visite coïncide avec l'arrivée dans les eaux caribéennes du navire à propulsion nucléaire Pierre le Grand, escorté de plusieurs bâtiments russes. Cette flotte effectuera des opérations militaires conjointes avec les Vénézuéliens, sous le nez de Washington.

«La Russie veut montrer que, si nous [les Etats-Unis] prenons des décisions qu'elle considère menaçantes dans le Caucase, elle étendra sa présence dans notre arrière-cour», a analysé dans la presse du continent le conservateur Dimitri Simes, du Centre Nixon. Le déploiement russe, perçu comme une réplique à l'envoi de bâtiments américains chargés d'aide humanitaire pour la Géorgie en août, sera le premier du genre dans la région depuis la Guerre froide.

Parallèlement, le Kremlin utilise ses militaires comme des représentants sur tout le continent, pour dynamiser des échanges commerciaux qui croissent déjà de 30% par an. Caracas, qui a commandé depuis 2005 près de 4 milliards de dollars d'armement à la Russie, envisage ainsi d'allonger encore sa liste d'emplettes... au cas où «les Américains voudraient venir chercher notre pétrole», justifie le général vénézuélien Jesus Gonzalez.

Au Pérou, où Dmitri Medvedev a participé au cours du week-end à la clôture du sommet Asie-Pacifique à quelques mètres de George Bush, Moscou devrait installer le premier atelier de maintenance du continent pour les hélicoptères de guerre made in Russia. La Bolivie compte de son côté sur l'aide militaire russe pour pallier le départ de l'agence antidrogue américaine, la DEA, expulsée par le président socialiste Evo Morales. Enfin, à La Havane, Raul Castro entérinera jeudi avec son homologue le rétablissement de relations «traditionnellement amicales», en recevant l'aide de l'ancien grand frère soviétique en matière de défense antiaérienne. Sur le terrain politique, il a déjà obtenu l'appui insistant de Moscou pour mettre fin au blocus américain.