samedi, octobre 11, 2008

Le Honduras attiré par les pétrodollars vénézuéliens

Le Honduras attiré par les pétrodollars vénézuéliens

Hugo Chavez montre qu'il peut séduire au-delà du cercle des dirigeants de gauche.

La photo officielle de la dernière réunion des dirigeants de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques, l'Alba, avait un aspect quelque peu inhabituel. L'inévitable président vénézuélien Hugo Chavez, initiateur de cette alliance destinée à faire pièce aux ambitions de Washington sur le continent, était bien sûr présent, sanglé dans un impeccable costume bleu. Evo Morales, l'ancien syndicaliste bolivien, qui a depuis expulsé de son pays l'ambassadeur des Etats-Unis, était également de la fête aux côtés de Carlos Lage, vice-président cubain, et de l'ex-guérillero Daniel Ortega, à la tête du Nicaragua.

Une véritable réunion de famille à laquelle assistait aussi l'inattendu José Manuel Zelaya Rosales, président du Honduras, un pays gouverné par la droite depuis plus d'un siècle et qui fut la base arrière des Etats-Unis contre les guérillas d'Amérique centrale. Avant d'être élu en novembre 2005, ce grand propriétaire terrien était surtout célèbre pour son rôle à la tête des professionnels du bois, responsables par ailleurs d'une déforestation catastrophique. Depuis sa prise de fonction, il s'est aussi fait connaître par ses méthodes particulièrement répressives contre les manifestations d'enseignants ou de chauffeurs de taxi.

Bouée de sauvetage

Le 25 août dernier, pourtant, José Manuel Zelaya célébrait son entrée dans l'Alba «sans demander la permission à la puissance impérialiste», mais en avouant son attrait pour les pétrodollars vénézuéliens, faute de mieux. «Il y a six mois, pour faire face à la hausse des prix, je suis allé chercher de l'aide auprès du secteur privé. Qui m'a fermé la porte au nez. Quant à la Banque mondiale, elle ne m'offrait que 10millions de dollars», déplore-t-il. Hugo Chavez, lui, s'est montré beaucoup plus généreux, avec un prêt de 132 millions de dollars destiné à relancer la production agricole. Comme membre de Petrocaribe, association à travers laquelle le Venezuela livre du pétrole à bas prix à une quinzaine d'Etats de la région, le Honduras bénéficie par ailleurs d'un autre bonus, annuel, de 350 millions de dollars.

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