vendredi, juillet 11, 2008

Chavez nationalise une banque

Hugo Chavez nationalise une banque espagnole

Ram Etwareea

Le Venezuela franchit un pas de plus dans l'étatisation de son économie et s'attaque à un secteur particulièrement sensible.

Le spectre des nationalisations a gagné le secteur bancaire au Venezuela. Il fait suite à l'annonce le week-end dernier par le président Hugo Chavez que la Banco de Venezuela allait passer sous le giron de l'Etat. Appartenant au groupe espagnol Santander, elle est la troisième banque du pays, avec une forte implantation régionale. Elle pèse 7,9 milliards de dollars et a réalisé un bénéfice de 179 millions d'euros en 2007.

L'Etat contrôle déjà plusieurs petites banques. Les spéculations vont désormais bon train sur le sort d'autres banques privées. Suite à une bagarre diplomatique l'an dernier avec l'Espagne, le président Chavez avait menacé de nationaliser les banques espagnoles.

Riche de ses pétrodollars, le Venezuela de Hugo Chavez a fait des nationalisations une pièce maîtresse de sa politique économique et sociale. Plusieurs autres secteurs sont passés sous l'emprise de l'Etat depuis l'année dernière (encadré ci-contre). Cette stratégie est soutenue par une bonne partie de la population, même si des doutes sur la capacité de gestion des entreprises étatiques subsistent. Dans le secteur énergétique, où l'Etat joue un rôle prépondérant, la productivité baisse au fil des années.

Alors que les précédentes nationalisations avaient choqué les investisseurs, la prise en main de la Banco de Venezuela semble faire moins de bruit. Selon Hugo Chavez, le groupe Santander travaillait déjà sur un projet de retrait et avait ouvert les négociations avec un acheteur potentiel local. «J'ai dit non. C'est moi qui vous achète. Que vaut votre banque? Nous allons mettre le prix», a ainsi raconté le président vénézuélien lors de son émission radiophonique hebdomadaire de dimanche.

Eviter la perte de confiance

Le régime vénézuélien est conscient des risques en s'attaquant au secteur bancaire. Ainsi, pour éviter une perte de confiance et un retrait massif des fonds de la Banco de Venezuela, un ministre a été chargé de rassurer les clients. Selon ce dernier, cette banque jouera un rôle important dans le paiement des pensions et des subventions sociales à la population.

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