Le symbole de la «persécution» chaviste
La liberté conditionnelle de Raul Baduel, général et ancien conseiller du président Hugo Chavez, a été levée jeudi. Une autre figure de l’opposition est passée dans la clandestinité
Ancien compagnon d’armes d’Hugo Chavez, le général Raul Baduel a passé jeudi dernier sa première nuit en cellule, «en short et en chemise», selon son avocat. Celui qui fut secrétaire personnel du président vénézuélien est devenu aux yeux de l’opposition un symbole de la «persécution» du pouvoir. Ministre de la Défense de 2006 à 2007, Baduel s’était transformé en critique du socialisme chaviste. En octobre dernier, la justice l’a accusé de détournement de fonds à la tête du ministère; la semaine dernière, un juge a mis fin à sa liberté conditionnelle, fort de «pièces à conviction suffisantes».
La décision s’ajoute à l’ordre d’arrestation qui pèse contre Manuel Rosales, une des principales figures opposantes. Adversaire malheureux de Chavez à la présidentielle de 2006, il est passé lundi dernier dans la clandestinité. Maire social-démocrate de Maracaibo, deuxième ville du pays, il est accusé d’avoir pompé les fonds de l’Etat du Zulia, dont il était gouverneur jusqu’en 2008, pour financer des achats de terres et d’entreprises jusqu’en Floride – accusation qu’il dément.
«Je suis décidé à le faire emprisonner», avait promis le président Chavez l’an dernier. «Il ne va pas se livrer à la meute sans possibilité d’un jugement équitable», riposte aujourd’hui le chef du parti de Manuel Rosales, Un Nuevo Tiempo. Pour les opposants, le manque d’indépendance du pouvoir judiciaire est patent: la «Fiscal General» – sorte de procureur général – a été désignée par une Assemblée nationale largement dominée par les partisans du président, et s’exprime généralement à l’unisson de l’exécutif.
Les maires et gouverneurs d’Etat anti-Chavez, minoritaires mais en progression aux élections de 2008, ont promis des «actions de rues pacifiques permanentes» pour soutenir leur collègue. A travers Manuel Rosales, ils sentent que le peu de pouvoir qu’ils avaient gagné dans les urnes est menacé. Déjà, une loi doit permettre la nomination de vice-présidents supplantant les gouverneurs, et l’Etat a pris le contrôle des ports et aéroports jusque-là décentralisés.
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